Chat sauvage!
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FAUNE Fait rarissime: des chats sauvages ont été surpris dans la région d’Yverdon. Un ornithologue s’est retrouvé nez à nez avec une femelle et ses deux petits.
FRÉDÉRIC RAVUSSIN
Publié le 21 mars 2007
PORTÉE: Deux jeunes chatons dormaient au fond du nichoir installé pour accueillir des chouettes hulottes dans les environs d’Yverdon-les-Bains. / DR |
Surprise de taille pour un ornithologue nord-vaudois en fin de semaine dernière. Alors qu'il s'apprêtait à contrôler un de ses nichoirs à chouettes hulottes installés dans la région d'Yverdon, Pierre-Alain Ravussin s'est trouvé nez à nez avec un chat sauvage.
Il n'était toutefois pas encore au bout de ses surprises. «J'ai pensé que l'animal s'était installé dans le nichoir pour se reposer.» Mais quand l'ornithologue en a ouvert la porte, il a découvert que cette femelle l'avait utilisé pour mettre bas et élever ses deux chatons. «Leurs yeux étant encore fermés, ils devaient avoir moins de deux semaines», reprend-il. Prenant bien garde de ne pas les toucher, il s'est alors rapidement éloigné.
Cette observation est véritablement exceptionnelle, car cette espèce – à ne pas confondre avec le chat haret –, est relativement rare. «C'est bien simple, j'ai plus souvent croisé le lynx que le chat sauvage», affirme Pierre-Alain Ravussin.
Espèce discrète
Mis au courant de cette découverte, le conservateur de la faune du Canton de Vaud, Sébastien Sachot, confirme: «Sans qu'il soit possible d'estimer la taille de la population de chats sauvages du canton, nous savons que cette espèce est très peu abondante. En apercevoir un individu est d'autant plus difficile qu'elle est en outre très discrète.»
Protégé et inscrit sur la liste rouge des animaux menacés, le chat sauvage n'est présent que le long de l'arc jurassien. Il avait d'ailleurs probablement disparu du territoire vaudois à la fin des années soixante, avant d'y être réintroduit de manière illicite quelques années plus tard. D'entente avec un garde-forestier de Lorraine, un Vaudois en avait alors relâché une vingtaine du côté de Ferreyres. «C'est du reste dans cette région, ainsi qu'à Baulmes et sur les pentes du Mont-Aubert, que vivent la plupart d'entre eux. 95% des observations répertoriées proviennent du reste de là», poursuit Sébastien Sachot.
L'endroit où a été faite l'observation de Pierre-Alain Ravussin – soit à 500 mètres d'altitude dans la région d'Yverdon – la rend encore plus surprenante, puisque le chat sauvage n'est plus une espèce de plaine. L'animal ne s'y aventure que contraint par les conditions météo défavorables. «C'est notamment le cas lors d'hivers rigoureux, note Sébastien Sachot. Avant cette observation, je n'avais d'ailleurs eu connaissance que d'un seul cas de reproduction à basse altitude, soit dans les bois de la Versoix, il y a une vingtaine d'années.»
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