Arbres génétiquement modifiés

Des Ormes OGM cultivés clandestinement en Grande Bretagne.
8 mai 2006

Le gouvernement a du admettre pour la première fois la semaine dernière que des peupliers, pommiers, et eucalyptus génétiquements modifiés ont été cultivés en plein air dans les trois comtés du Berkshire, Derbyshire et Kent.

Cet aveu survient peu après que les ministres de plus de 100 pays réunis lors de la conférence sur la biodiversité tenue par l’ONU à Curitiba, Brésil aient exprimé leurs craintes en la matière et réaffirmé l’importance du « principe de précaution ».

Environ 16 pays au monde produisent des arbres OGM, et plus d’un million ont déjà été plantés en Chine. Au moins 24 espèces allant de la papaye au bouleau argenté et de l’olivier au teck, ont fait l’objet d’expérimentations OGM. Parmi celles-ci, les cultures les plus fréquentes sont celles du peuplier, du pin et de l’eucalyptus.

Les procédés de manipulation génétique parviennent à accélerer la croissance : les peupliers OGM peuvent pousser quatre fois plus rapidement que les arbres naturels. Il permettent également de réduire la teneur en lignine, qui renforce les arbres mais rend le bois plus difficile à travailler lorsqu’il s’agit de le réduire en pulpe puis de la blanchir lors de la production de papier.

D’autres modifications leur permettent de produire leurs propres pesticides pour combattre les insectes, de résister aux maladies ou leur permettent de supporter les doses importantes d’herbicides de sorte que ces plantations puissent être traitées massivement traitées sans nuire aux arbres.

Un oranger OGM, développé en Espagne, porte des fruits après seulement un an, au lieu de six normalement. Les scientifiques danois ont également travaillé sur des sapins de Noël modifiés afin que leurs aiguilles ne tombent pas.

Les ministres réunis au Brésil se sont inquiétés des risques de dissémination de semence OGM. Les pollens peuvent voyager jusqu’à 2.000 kilomètres, et compte tenue de la durée de vie des arbres, pourraient constituer une menace à long terme pour les forêts du monde.

Les gènes qui produisent des insecticides risquent de décimer les écosystèmes de forêt tropicale, le plus riche sur terre ; et ceux qui réduisent la lignine rendraient les arbres plus vulnérables aux parasites.

Avant les révélations faites par The Indépendant, le Ministère de l’Environnement Britannique niait que des arbres OGM aient été semés en plein air en Grande-Bretagne, .

La plupart des plantations qui existaient ont été détruites par des protestataires ou il a été mis fin à ces expériences. Les seuls arbres OGM présents en Grande-Bretagne sont maintenant des ormes, résistants à la maladie qui atteint cet arbre qui sont cultivés dans « un environnement contrôlé » quelque part auprès de Dundee, en Ecosse.

Les scientifiques qui les développent ont déclaré n’effectuer aucune plantation en extérieur parce qu’ils craignent le « terrorisme » de protestataires anti-OGM. Ils ne souhaitent pas non plus faire connaître avec précision le lieu de l’expérimentation ni préciser le nombre de plants, mais confirment qu’il y en a « plus que cent » .

Le point sur les expérimentations anglaises

- Orme

Les scientifiques de l’université d’Abertay qui maintiennet le secret sur leurs expèrience, espèrent pouvoir remplacer les 20 millions d’individus morts de la maladie qui a décimé cette espèce. Peuplier

- Peuplier

Développé au centre de recherches de Jealotts par Bracknell et Berks, l’espèce a été modifiée afin que la pulpe de bois soit plus blanche pour faciliter la production de papier. La plupart des cultures ont été détruites par des protestataires.

- Eucalyptus

Les recherches ont été menées par Shell Research Ltd pour les entreprises Sittingbourne et Malling, situées toutes les deux dans le Kent. L’arbre a été modifié pour résister à l’utilisation des herbicides. L’expérience a désormais pris fin.

- Pommier

Des pommiers modifiés pour résister aux insectes parasites et aux maladies fongiques, avaient été développés par l’université de Derby, mais ont depuis été détruits par des protestataires.