Ecoland

Ce blog est destiné à informer tout un chacun sur les problèmes écologiques les plus divers.

lundi 23 juin 2008

Payer pour arrêter de fumer!





La ville écossaise de Dundee a décidé de payer ses fumeurs 12,5 livres (16 euros) la semaine pendant trois mois pour qu'ils renoncent au tabac.

Les participants au projet pilote, qui sera lancé cet automne, se verront créditer l'allocation sur une carte électronique qu'ils peuvent utiliser dans les supermarchés pour l'achat de produits d'alimentation générale, à l'exception d'alcool et de cigarettes.

En contrepartie, les fumeurs doivent chaque semaine se rendre chez leur pharmacien local pour y passer un test, par l'intermédiaire d'un inhalateur, qui vérifiera s'ils ne se sont pas remis à fumer.

Le programme dure douze semaines au maximum et les participants reçoivent auprès de leur pharmacie un traitement de substitution à la nicotine. Le NHS (National Health Service, système de santé britannique) a budgeté 500.000 livres (630.000 euros) au projet pilote qui concerne neufs cents habitants sur les deux années à venir.

Le programme fait suite au succès d'un projet comparable, qui avait réussi à réduire le tabagisme chez les femmes enceintes. Les autorités sont disposées à étendre le projet pilote à l'ensemble de l'Ecosse s'il était couronné de succès.

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samedi 21 juin 2008

le chef indien Raoni a gagné!

Les Kayapos se sont vu accordés une réserve en Amazonie de la taille du tiers de la Belgique


C'est 1954 que Raoni Metuktire et les indiens Kayapos rencontrèrent pour la première fois les Blancs.

Depuis la fin du XXe siècle, Raoni Metuktire est mondialement connu pour sa lutte pour la préservation de la forêt amazonienne gravement mise en danger par le déboisement anarchique, l'avancée des cultures de soja et et les barrages hydro-électriques.
Son action a été efficacement médiatisée grâce à l'aide du chanteur Sting qui participe à la création en 1989, avec son épouse Trudie Styler, de la Rainforest Foundation. Cette année-là, grâce à la présence du chanteur anglais, Raoni a pu diffuser son cri d’alarme à l’échelle planétaire. 12 Fondations Forêt-vierge ont alors été créées dans le monde, avec comme objectif de récolter des fonds pour aider à la création en Amazonie, dans la région du XINGU, d'un parc national d'une superficie d'environ 180 000 km² (soit près d’un tiers de la France).

C'est en 1993, suite au formidable engouement suscité par son tour du monde que le parc, situé sur les états du Mato Grosso et du Pará, est aujourd’hui l’une des plus grandes réserves de forêts tropicales. Pourtant, la déforestation s’est poursuivie et accentuée dans les zones non protégées et elle menace de nouveau celles qui le sont.

À la suite de cette première campagne, le G7 a également débloqué les fonds pour la démarcation de toutes les réserves indigènes du Brésil. Ce projet n’est pas encore achevé aujourd’hui.

Au-delà de ces résultats positifs, l’un des succès les plus remarquables de cette tournée a été la prise de conscience du grand public de la nécessité de protéger la forêt amazonienne et ses populations autochtones. De par le monde entier, Raoni a été entendu.

Le président Mitterrand, le premier, a soutenu son initiative. Ont suivi entre autres, Jacques Chirac, le roi d’Espagne Juan Carlos, le prince Charles et le pape Jean-Paul II…

Cependant, la mobilisation la plus importante est venue de ces milliers d’enfants, les plus enthousiastes pour accueillir et écouter le chef amazonien. Beaucoup ont alors cassé leur tirelire pour faire des dons émouvants.

Raoni, devenu l'ambassadeur du combat pour la protection de la forêt amazonienne a, depuis, effectué de nombreux autres voyages à travers le monde, principalement en Europe où son message semble reçevoir le plus d'écho. Lors de ses interventions médiatiques, on le voit toujours dans le costume traditionnel de sa tribu, le visage peint, coiffé d'une couronne de plumes jaunes et portant le labret, disque de bois inséré dans la lèvre inférieure.

Maintenant âgé, le chef Raoni est épaulé dans son combat par son petit-fils, Bepkamro Metyktire.

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Les baleines ont faim!

À cause du réchauffement climatique, leur nourriture va se faire de plus en plus rare dans les eaux du pôle Sud

Ce n'est encore qu'un scénario mais qui pourrait devenir très rapidement réalité si rien n'est fait pour limiter le réchauffement climatique. Selon un rapport publié par le WWF à la veille d'une réunion cruciale de la Commission baleinière internationale qui s'ouvre ce lundi à Santiago du Chili, si le réchauffement global de la planète atteint les 2°C, les zones entourant le pôle Sud où les baleines viennent s'alimenter s'amenuiseront, seront de moins en moins riches en nourriture et se trouveront de plus en plus éloignées.

"Ce sont, entre autres, le rorqual bleu, le plus grand être vivant de notre planète, et la baleine à bosse qui se trouveront confrontés au manque de ressources alimentaires", indique le WWF. "Les deux espèces sont migratrices. Pour s'accoupler, donner naissance à leur petit et l'allaiter, les baleines à bosse fréquentent des zones océaniques situées plus au nord. Mais pendant trois à quatre mois par an, elles se nourrissent principalement de krill dans les océans qui entourent l'Antarctique, où elles se constituent des réserves de graisse pour le reste de l'année. Les baleines se nourrissent à hauteur de ce que l'on appelle les zones frontales, là où des eaux riches en nutriments provenant des profondeurs permettent le développement d'énormes quantités de krill."

Or, avec le réchauffement climatique, ces zones reculent de plus en plus et obligeront les baleines à parcourir 200 à 500 km de plus pour trouver leur nourriture. De plus, les quantités de krill diminueront, réduisant de la sorte les quantités de nourriture disponibles pour les cétacés. "Si on ne fait rien, une telle situation sera atteinte d'ici à moins de 40 ans" , alerte le WWF.

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mercredi 18 juin 2008

Les femelles chimpanzés font l'amour avec le plus de mâles possibles, mais dans la discrétion





LONDRES (AFP) - Les femelles chimpanzés font l'amour avec le plus de mâles possibles, mais dans la discrétion, ce qui augmente leurs chances de séduire les dominants, affirme une étude d'une université britannique.


Des scientifiques de l'université écossaise de Saint Andrews ont étudié, en Ouganda, les cris qu'elles poussent parfois pendant l'accouplement pour en connaître plus sur leur signification.

L'équipe écossaise a conclu qu'il arrivait que les femelles restent silencieuses au cours de l'accouplement afin que leurs rivales ne sachent pas ce qu'elles sont en train de faire.

Simon Townsend et le docteur Klaus Zuberbuhler ont observé leur conduite dans la forêt de Budongo, en Ouganda, pendant 16 mois.

Ils ont établi que les femelles chimpanzés cachaient leur activité sexuelle lorsque des femelles "dominantes" étaient à proximité, peut-être pour tenter de réduire la concurrence pour obtenir les mâles les plus prometteurs. Et pour également éviter d'être agressées.

Ils ont aussi découvert que les femelles chimpanzés lançaient davantage d'appels à la copulation quand des mâles "dominants" étaient à proximité afin de les attirer.

Les scientifiques estiment qu'avoir des relations sexuelles avec plusieurs mâles entraîne la confusion chez les chimpanzés à l'égard de leur progéniture.

En conséquence, les mâles tuent probablement des bébés qui pourraient être les leurs.

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l'ours blanc islandais abattu




REYKJAVIK (AFP) - L'ours polaire qui avait été localisé dans le nord de l'Islande après avoir parcouru des centaines de kilomètres à la nage, a été abattu, a-t-on appris mercredi de source policière.

"Il a été abattu hier soir (mardi soir)", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police de Saudarkrokkur (nord).

Il s'agit du deuxième ours abattu en deux semaines en Islande dans des conditions similaires.

"Ils (les policiers) se sont efforcés de s'approcher le plus possible de l'ours avec notre vétérinaire pour lui administrer un anesthésiant. Mais alors, l'ours a commencé à courir", a expliqué à l'AFP Bengt Holst, porte-parole du zoo de Copenhague dont le chef vétérinaire était sur place.

M. Holst a ajouté que la police redoutait de perdre le contrôle de la situation et que l'animal ne s'approche trop près de la population. "Ils l'ont donc abattu. Fin de l'histoire", a-t-il dit, estimant que la police avait sans doute pris la bonne décision compte tenu du danger potentiel que le plantigrade pouvait représenter pour la population.

Il n'y a pas d'ours polaire en Islande et l'animal venait probablement de la région arctique. La fonte des glaces aurait facilité son arrivée jusqu'au pays nordique.

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un ours polaire en Islande

REYKJAVIK (AFP) - Un ours polaire, espèce en voie de disparition, a été localisé dans le nord de l'Islande, probablement égaré dans l'île nordique après avoir parcouru des centaines de kilomètres à la nage, a-t-on appris mardi auprès d'un photographe islandais sur place.
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"L'ours se trouve dans le nord de l'Islande près de la commune de Saudarkrokkur. Apparemment, il n'a pas faim. Il se nourrit d'oeufs et d'oiseaux", a expliqué Rax Axelsson, photographe du quotidien islandais Morgunbladid.

Il n'y a pas d'ours polaire en Islande et le plantigrade vient probablement de la région arctique.

M. Axelsson a expliqué que l'ours polaire avait été repéré lundi par une fillette d'une douzaine d'années qui faisait une promenade avec son chien lorsque celui-ci a commencé à s'agiter et à aboyer.

"Elle a vu quelque chose de blanc et a pris conscience que c'était un ours polaire. Elle est rentrée chez elle en courant. Elle n'a jamais couru aussi vite de sa vie", a-t-il raconté.

Selon lui, l'animal se trouve à 200 mètres de la ferme de la fillette.

Les autorités, qui avaient décidé il y a deux semaines d'abattre un autre ours polaire échoué dans les mêmes conditions, s'efforçaient lundi de l'attraper pour le remettre dans son milieu naturel, a-t-on appris auprès d'un porte-parole du zoo de Copenhague.

"Les autorités islandaises nous ont demandé de les aider à attraper l'ours. Nous avons envoyé notre chef vétérinaire qui est en route avec un pistolet spécial", pour endormir l'animal, a expliqué Bengt Holst.

Le chef vétérinaire va tenter de s'approcher de l'ours pour lui administrer une dose de tranquillisant, a-t-il ajouté, précisant que les autorités espéraient l'attraper d'ici la fin de la journée si les conditions météorologiques le permettent.

Pour l'heure, personne ne sait s'il s'agit d'un mâle ou d'une femelle, ni son âge.

Selon MM Axelsson et Holst, l'animal pourrait ensuite être reconduit au Groenland ou au Danemark.

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mardi 17 juin 2008

Le nombre des réfugiés et des personnes déplacées pour fuir des conflits ou des catastrophes naturelles n'a jamais été aussi élevé dans le monde





Le nombre des réfugiés et des personnes déplacées pour fuir des conflits ou des catastrophes naturelles n'a jamais été aussi élevé dans le monde, atteignant 67 millions de personnes l'an dernier, s'est alarmé mardi le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Le nombre de réfugiés ayant fui leur pays à cause de persécutions ou d'un conflit a augmenté de 15,15% à 11,4 millions de personnes en 2007 contre 9,9 millions l'année précédente, a indiqué le HCR dans une étude globale sur le sujet.

En outre, 26 millions de personnes (24,4 millions en 2006, soit + 6,5%) étaient déplacés à l'intérieur de leur pays à cause de violences, et 25 millions supplémentaires n'avaient plus de foyer en raison de catastrophes naturelles. A ces chiffres, s'ajoutent les 4,6 millions de réfugiés palestiniens pris en charge par l'UNRWA dans tout le Proche-Orient.

"Après une baisse du nombre de réfugiés pendant cinq ans, de 2001 à 2005, nous assistons à une augmentation pour la deuxième année consécutive", a déclaré le Haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés Antonio Guterres.
17/06/08 11h08

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Liberté d'expression ou censure?

Par Jean Bricmont



Le but de cette note est de résumer la logique de ceux qui défendent la liberté d’expression et de répondre à certaines des objections les plus fréquemment formulées. En effet, beaucoup de gens pensent « qu’on ne peut pas tout dire », mais ce qui est rarement discuté clairement, et qui est la question fondamentale, c’est de savoir ce que l’on veut interdire et sur la base de quels principes.



Tout d’abord, il faut rappeler que le droit n’est pas la morale, et que, même s’il se fonde sur des principes moraux, le droit ne peut pas tout réguler : il y a des actions que l’on peut juger immorales, mais qu’aucune loi ne peut empêcher. Par conséquent, on peut parfaitement considérer que des propos sont odieux, scandaleux, etc. sans pour autant vouloir les interdire.

De plus, dans toute société et à toute époque, la liberté d’expression a toujours existé — du moins pour certains. Personne n’a jamais empêché le pape ou le roi de France de s’exprimer librement. Par définition, la censure est toujours exercée par ceux qui ont le pouvoir et, en particulier, par ceux qui jouissent de la liberté d’expression, contre ceux qui ne l’ont pas. Par conséquent, la seule question à se poser à propos de la censure est de savoir au nom de quels principes les gens qui peuvent s’exprimer ont-ils le droit d’empêcher d’autres de le faire ?

Les partisans de la censure peuvent rétorquer qu’une censure, exercée par des tribunaux et sous le contrôle d’un Parlement élu dans un État démocratique n’est pas la même chose qu’une censure « totalitaire ». C’est vrai, mais cette défense d’une censure « démocratique » se heurte à des difficultés à mon avis insurmontables. Pour les expliquer, je vais partir de quelques considérations générales, puis aborder le problème juridique fondamental et, finalement, faire quelques observations d’ordre pragmatique.

La première remarque que l’on peut faire, c’est que la censure de la minorité par la majorité comporte des risques évidents. Elle fera peut-être taire un « négationniste » ou « un apologiste du terrorisme », mais elle réduirait aussi au silence Galilée, Darwin, Einstein, ainsi que tous les créateurs artistiques qui ont eu, à un moment donné au moins, une position minoritaire. Le jeu en vaut-il la chandelle ?

Les partisans de la censure dans les sociétés démocratiques sont souvent conscients de ce genre de problèmes et diront par conséquent qu’ils veulent limiter leur censure à des idées « vraiment » odieuses, ou « vraiment » dangereuses, laissant ainsi les Einstein et les Picasso travailler en paix.

Mais le problème juridique fondamental rencontré par ce genre d’idées provient du fait que le droit démocratique moderne repose sur des règles ayant une portée générale et qui sont applicables de façon impartiale ; en effet, si l’on n’accepte pas cette prémisse, on retombe dans l’arbitraire du pouvoir et les lettres de cachet. Mais comment combiner cette exigence avec la censure ?

Les critères le plus souvent invoqués pour justifier la censure, concernent le caractère manifestement faux et mensonger des propos, ou leur caractère odieux ou blessant, ou encore leur caractère nocif. Voyons, tour à tour, pourquoi aucun de ces critères ne peut être appliqué de façon impartiale.

Le premier critère est clairement inapplicable : que va-t-on faire des milliers de doctrines farfelues ou pseudoscientifiques ? Ne sont-elles pas, certaines d’entre elles du moins, manifestement fausses ? Mais qui veut se risquer à légiférer là-dessus ? Une commission de censure qui s’occuperait de ces choses ne risquerait-elle pas d’interdire rapidement les idées scientifiques neuves ? Quant au mensonge, il suppose que l’on juge non seulement de la fausseté des propos, mais également de l’intention de celui qui les tient, ce qui rend le problème plus compliqué encore.

Pour ce qui est des propos odieux, chercher à les censurer, c’est réinstaurer le délit de blasphème. Mais presque tous les croyants se sentent blessés par les propos tenus par les athées ou par les adhérents d’autres religions. Est-il raisonnable de confier au législateur le soin de distinguer entre propos « vraiment » odieux et propos qui ne paraissent odieux qu’en fonction de préjugés religieux ? Mme Oriana Fallaci, dont les livres se vendent comme des petits pains, écrit que les musulmans se multiplient « comme des rats ». L’humoriste Dieudonné lui-même peut, sans que cela ne soulève de protestations, comparer la religion avec le fait de « péter dans son bain » (voulant dire par là que c’est une affaire privée). Si ces propos sont tolérés, pourquoi d’autres ne le seraient-ils pas ? Et si on veut les interdire, comment procéder de façon impartiale sans en interdire une quantité d’autres ?

Ensuite, il y a la question des « effets » des discours, l’idée étant que l’on doit censurer les discours nocifs ou dangereux. Le problème est que, par définition, la censure renforce toujours le pouvoir de ceux qui le possèdent déjà et ne permet jamais de censurer les aspects les plus nocifs des discours dominants, mais permet uniquement de faire taire des marginaux dont les discours, précisément parce qu’ils émanent de personnes marginalisées, ne peuvent pas avoir de conséquences directes importantes. Il est fort probable que les discours dont les effets sont, en pratique, les plus nocifs sont les textes « sacrés » des « grandes » religions, qui contiennent tous des appels à la guerre contre les infidèles et qui sont, parfois, pris très au sérieux par les croyants. Mais qui voudrait censurer la Bible ou le Coran ? Par ailleurs, si l’on considère les discours proprement politiques, ceux qui justifient ou justifiaient la guerre du Vietnam ou l’embargo contre l’Irak, dont les victimes se comptent par millions sont loin d’être interdits : ils sont même, en général, bien récompensés. À ce sujet, Noam Chomsky cite un exemple intéressant de « révisionnisme » : on a demandé aux Américains quel était, selon eux, le nombre de morts vietnamiens lors de la guerre du Vietnam ; la moyenne des réponses se situait aux environs de cent mille, c’est-à-dire environs 5 % de l’estimation officielle du gouvernement américain. Comme il le fait remarquer, que penserait-on de la culture politique allemande si des réponses similaires étaient données à propos du massacre des juifs ? De plus, ce révisionnisme est soutenu par l’essentiel de l’élite intellectuelle et des médias. Veut-on le renforcer en donnant en plus à cette élite le droit de censurer ce qui ne lui plaît pas ?

Il est parfois suggéré qu’il faut interdire des propos marginaux avant justement qu’ils ne deviennent dominants et dangereux – ceux de Hitler avant sa prise du pouvoir, par exemple. Mais les prises de pouvoir ne résultent pas seulement de l’expression d’idées (il existe encore des nazis dans nos sociétés et certains s’expriment – pourquoi ne prennent-ils pas le pouvoir ?), elles sont liées à toutes sortes de circonstances socioéconomiques et historiques. Que l’on puisse ou non agir sur celles-ci soulève un problème compliqué, mais à supposer qu’une telle action ait eu lieu (par exemple, une solution de la crise économique ou une alliance entre les adversaires de Hitler), on voit mal pourquoi la censure de celui-ci aurait alors été nécessaire. D’autre part, il est difficile d’imaginer qu’en l’absence de telles actions, la censure à elle seule aurait pu arrêter Hitler.

En fait, on peut répondre à ce type d’objections de façon générale en invoquant une idée de John Stuart Mill : laissez la vérité et l’erreur s’affronter à armes égales. Qui, pensez-vous, va l’emporter ? Les partisans de la censure répondront sans doute : l’erreur (en invoquant, par exemple, l’idée que les masses sont aisément manipulables). Mais, si l’on raisonne ainsi, peut-on encore espérer que la censure ne soit pas finalement contrôlée par ceux qui sont dans l’erreur et que la chance que la vérité l’emporte ne soit éliminée à tout jamais ? Pour éviter cela, il faudrait que la censure tombe en de « bonnes » mains et y reste pour toujours. Mais pourquoi ceux qui détiennent la vérité manipuleraient-ils mieux que les autres l’arme de la censure ? Ce type de raisonnement en faveur de la censure est assez répandu, au moins implicitement, mais il témoigne non seulement d’un pessimisme radical envers la démocratie, mais surtout d’un optimisme irréaliste par rapport à l’autocratie.

La liberté d’expression : quelles limites ?

Il est vrai que certaines paroles ne sont pas protégées par la liberté d’expression : si un individu a un revolver sur la tempe d’un autre et qu’une tierce personne dit « tire », ce n’est considéré dans aucun pays comme une expression d’opinion. La différence étant qu’il s’agit ici d’une incitation à une action (illégale) immédiate. Du point de vue de la défense de la liberté d’expression, la distinction fondamentale est entre parole et action — les premières sont libres, mais les deuxièmes évidemment pas, et, dans certaines circonstances, des paroles (« tire ») peuvent être assimilées à des actions. Provoquer artificiellement des paniques (crier « au feu » dans un théâtre où il n’y a pas de feu) n’est pas non plus couvert par la liberté d’expression, mais le motif en est que la parole est, dans ce cas-ci aussi, une forme d’action avec des effets immédiats.

Évidemment, il est impossible, comme souvent en droit, de donner des critères mécaniques et universellement applicables qui permettraient de distinguer entre expression d’opinion et paroles assimilables à des actions – mais l’idée que seules sont condamnables les paroles qui incitent à des actions immédiates est une bonne façon d’éviter que des opinions ne soient censurées en vertu des conséquences à long terme qu’elles sont supposées avoir. Par exemple, « l’incitation à la haine raciale » n’est pas, sauf en des circonstances très particulières, une incitation à des actions immédiates, et sa répression doit être vue comme une entrave à la liberté d’expression. Si l’on devait appliquer de façon impartiale la censure à l’égard de l’incitation à la haine raciale, on aurait tôt fait d’interdire pas mal de livres sacrés, ainsi qu’une bonne partie de la pensée occidentale, qui abonde en apologies de la guerre, de l’esclavage ou du racisme. De nouveau, soulignons que ne sont visés aujourd’hui, lorsqu’on réprime l’incitation à la haine, que des discours marginaux. Comme le fait remarquer Chomsky, il n’existe pas réellement de « lois contre la haine », il existe seulement des lois contre les gens que ceux qui ont le pouvoir de faire des lois haïssent, ce qui est très différent.

Pour illustrer cette idée, on peut opposer la vertueuse indignation dont fit preuve en février 2006 la presse européenne suite aux réactions du monde musulman face aux caricatures danoises de Mahomet, et le silence presque complet des mêmes « défenseurs de la liberté d’expression » lorsqu’un historien britannique, David Irving, voyageant en Autriche, est arrêté et condamné à trois ans de prison ferme pour des propos négationnistes tenus en 1989, dont il s’excuse et à propos desquels il dit avoir changé d’avis. Sur ce dernier point, on remarquera que le procureur soutient que cette rétractation est fictive et vise uniquement à éviter une peine plus lourde. Suivant cette logique, le Saint-Office n’aurait pas dû être aussi clément qu’il l’a été envers Galilée, dont le repentir était sûrement fictif.

Évidemment, il existe aussi des limites légitimes qu’on peut imposer à des « paroles » et qui sont liées à la diffamation, aux insultes ou au respect de la vie privée. Mais, outre le fait que ce genre de problèmes relève plus du droit civil que du droit pénal, il faut éviter de permettre à des institutions ou à des individus puissants de faire taire ceux qui les critiquent en les poursuivant, de façon abusive, pour diffamation. Avancer des notions telles que la diffamation de la mémoire, ou la responsabilité de l’historien, c’est de nouveau abuser de la notion de diffamation pour réduire au silence certaines opinions.

Outre ces questions de principe du droit, il existe des problèmes pragmatiques qui sont ignorés par les gens qui pensent « qu’on ne peut pas tout dire » : d’abord celui de l’efficacité de la censure. Toutes les idées anticommunistes se sont répandues, malgré la censure, dans les pays socialistes. Mais la même chose s’est passée avec les idées républicaines dans les monarchies ou avec l’idée d’indépendance dans les colonies. Et tout cela se passait avant internet. Depuis l’avènement de cet outil, on ne peut que souhaiter bonne chance aux censeurs. Par ailleurs, c’est se faire beaucoup d’illusions sur la situation du racisme dans nos sociétés que de croire que les lois qui en répriment l’expression ont quelque effet positif que ce soit. Et, pour ce qui est du négationnisme, les déclarations en 2005 du président iranien allant dans ce sens suggèrent que ces idées sont relativement répandues dans le monde musulman.

Un autre problème pragmatique rencontré par la censure est que la pensée humaine est quelque chose de tellement subtil et capable de tant de nuances que, lorsqu’on cherche à l’enfermer dans un carcan (ce qu’on peut dire et ne pas dire), elle trouve presque toujours le moyen de s’en échapper ou de dire « d’une autre façon », « avec d’autres mots », etc., la même chose que ce que les censeurs veulent interdire. Seul un cadre absolument totalitaire peut empêcher ce genre de choses, au moins temporairement. Des lois comme la loi Gayssot, en France, ou son analogue en Belgique, qui cherchent à interdire certaines pensées (« négationnistes ») dans une société par ailleurs démocratique, sont particulièrement absurdes. Pour éviter une dérive totalitaire, de telles lois sont formulées de façon à viser des cibles très précises (le rejet du jugement de Nuremberg sur…), mais, ce faisant, elles entrent en contradiction avec une des bases du droit dans les sociétés démocratiques, à savoir le caractère général des lois.

Un dernier problème pragmatique est celui de la pente glissante : où la censure va-t-elle s’arrêter ? Si l’on censure M. X, mais qu’on autorise M. Y à défendre la liberté d’opinion de M. X, il sera très difficile de faire en sorte que les opinions de M. X ne soient pas connues ; or, empêcher cela est probablement l’un des principaux buts de la censure. Donc, il faut faire taire M. Y. Survient alors M. Z, qui admet qu’on condamne M. X, mais considère que M. Y doit pouvoir s’exprimer… Ces préoccupations ne sont pas purement théoriques. L’affaire Gollnisch illustre bien le problème : ce professeur de droit international et de civilisation japonaise à l’université de Lyon, membre important du Front national, a été suspendu d’enseignement et condamné à trois mois de prison (avec sursis) pour avoir dit que les historiens doivent pouvoir travailler librement ou encore, qu’un débat sur les crimes commis durant la Seconde Guerre mondiale doit avoir lieu. Ces propos, en tant que tels, ne sont pas (encore) illégaux. Ce n’est qu’au vu de la position de Gollnisch au sein du Front national que ces propos sont interprétés comme étant implicitement négationnistes. Mais, même en admettant que l’interprétation soit correcte, le problème juridique posé par cette suspension est que l’on réintroduit ainsi, en plus du délit d’opinion, le procès d’intention, puisque c’est l’intention ou « ce qu’il a derrière la tête », et non le fait lui-même, qui constitue ici l’infraction.

Notons au passage que la question n’est pas de savoir si on « aime » Gollnisch (ou Faurisson, Irving, etc.), mais jusqu’à quel point on est prêt à sacrifier les principes les plus élémentaires de la justice et du droit pour faire taire les gens qu’on n’aime pas.

Il est par ailleurs paradoxal de constater combien, en France, c’est souvent la gauche ou l’extrême gauche qui encourage la censure, au moins contre leurs ennemis (pas de liberté pour les ennemis de la liberté, les « fascistes », etc.) , sans se rendre compte du fait que la logique de la censure implique qu’elle sera, tôt ou tard, utilisée par les pouvoirs que ces mouvements politiques veulent critiquer et, par conséquent, se retournera contre eux. Les condamnations des critiques « radicales » du sionisme pour antisémitisme sont une parfaite illustration de ce phénomène. On entend souvent dire à gauche que la défense de la liberté d’expression, dans le cas de Faurisson ou de Gollnisch, « sert » l’extrême droite. Mais, dans la mesure où cela est vrai (ce qui reste à discuter), c’est uniquement parce que la plus grosse partie de la gauche refuse de défendre la liberté d’expression par principe, c’est-à-dire y compris pour ses ennemis.

Enfin, une des confusions fréquentes consiste à confondre accès aux médias et possibilité de s’exprimer à titre privé. Sans aucun doute, l’accès aux médias est, aux États-Unis comme en Europe, extrêmement favorable aux partisans du « marché libre » ou du militarisme. Ce biais est un sérieux problème dans une société qui se dit démocratique. Mais la question de savoir si quelqu’un a le droit d’exprimer ses idées de façon privée, par voie d’exposé oral, de lettres, d’articles envoyés aux journaux est toute autre. La réponse aux problèmes des biais dans les médias se trouve à nouveau dans les idées de Mill : ceux qui critiquent l’ordre social doivent exiger que les médias dominants laissent une plus grande place à de véritables débats, où leurs idées pourront affronter celles des autres « à armes égales », et non pas demander que l’on donne indirectement aux détenteurs de ces médias, la possibilité de supprimer toute dissidence, en renforçant la censure.

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Aimez-vous les méduses....?


Par Jérôme CARTILLIER AFP - il y a 2 heures 28 minutes

PARIS (AFP) - Etranges animaux gélatineux encore mal connus, les méduses prolifèrent en de nombreux points du globe, notamment en Méditerranée où elles sont de nouveau attendues cet été, témoignant des dérèglements du milieu naturel.
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La surexploitation des mers et le réchauffement climatique font partie des principales raisons avancées pour expliquer ce "boom démographique" des méduses qui "occupent aujourd'hui la place de nombreuses autres espèces", selon les termes de Ricardo Aguilar, directeur de recherche au sein de l'ONG Oceana.

"Les populations de méduses explosent partout. Or, la méduse est un excellent marqueur de l'environnement. Plus elle est présente, plus cela veut dire que le milieu s'est modifié", explique Jacqueline Goy, de l'Institut océanographique de Paris.

Le cas de la Méditerranée, excellent bassin d'étude de cet invertébré devenu la hantise du baigneur, est éloquent.

Les scientifiques sont d'accord: les Pelagia noctiluca, dont les piqûres provoquent des brûlures, s'apprêtent une nouvelle fois à envahir les côtes méditerranéennes.

Si leur présence n'est pas, en soi, extraordinaire, la fréquence de leurs apparitions inquiète.

Une analyse sur deux siècles a permis d'établir qu'elles apparaissaient tous les 12 ans et qu'elles restaient en moyenne 5 ou 6 ans. Or, cette année devrait être la huitième consécutive, ce qui suscite des interrogations.

La surpêche est considérée comme un facteur central de la prolifération de cet animal.

"Lorsque des vertébrés tels que les poissons disparaissent, des invertébrés tels que les méduses apparaissent", résume Ricardo Aguilar.

Une pêche excessive réduit le nombre de prédateurs de la méduse - tortues, requins, thons... - et la raréfaction du poisson lui offre plus de zooplancton pour se nourrir.

Or une fois qu'ils ont pris la place, ces animaux sans cerveau lâchent peu de terrain.

"Les méduses sont en compétition avec le poisson pour le plancton mais aussi des prédateurs directs de ce dernier" (dont elles mangent les oeufs et les larves), explique Andrew Brierley, de l'université de St Andrews, en Ecosse. "Il est par conséquent difficile de voir comment les poissons peuvent reprendre leur place lorsque les méduses se sont installées".

Ce dernier a mis en lumière que la surpêche dans l'Océan Atlantique avait provoqué une véritable explosion du nombre de méduses au large de la Namibie.

Même si son impact est très difficile à mesurer, le réchauffement climatique est également considéré comme un facteur-clé: des températures de l'eau plus élevées allongent la période de reproduction de ces invertébrés.

Mais la méduse, difficile à étudier hors de son milieu, a fait l'objet de peu d'études académiques et reste mystérieuse à de nombreux égards.





"Il n'y a que 20% des espèces (de méduses) dont on connaît le cycle de vie", souligne Mme Goy.

L'étude - essentielle - des migrations, qui dépend des vents et des courants, se heurte à un obstacle de taille : les bancs de méduse sont difficiles à observer par satellite.

En outre, l'absence d'exploitation commerciale, à quelques exceptions près en Asie où certaine espèces se mangent, ne favorise pas les investissements financiers dans ce secteur.

Des experts espèrent que l'impact négatif sur le tourisme poussera les gouvernements à investir dans la recherche sur cet animal étrange dont le comportement est un indicateur précieux sur les changements profonds en cours sur la planète: au fond des mers, mais aussi sur terre et dans le ciel.

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lundi 16 juin 2008

Les Verts, Greenpeace et le réseau "Sortir du nucléaire" dénoncent l'idée de construire un nouveau réacteur nucléaire de troisième génération EPR




PARIS (Reuters) - Les Verts, Greenpeace et le réseau "Sortir du nucléaire" dénoncent l'idée de construire un nouveau réacteur nucléaire de troisième génération EPR, avancée par François Fillon en réponse à la crise du pétrole.


"Le nucléaire n'a jamais fait rouler nos voitures", déclare la secrétaire nationale du parti écologiste, Cécile Duflot, dans un communiqué.

"En avançant ce type d'argument, le gouvernement Fillon se fait uniquement le porte-parole du lobby pro-nucléaire, quitte à sacrifier les solutions existantes, en particulier la sobriété et l'efficacité énergétiques et la recherche sur les énergies renouvelables", déplore-t-elle.

La France construit son premier réacteur EPR à Flamanville, dans la Manche. Le chantier a connu de nombreux retards.

"Toutes les occasions sont bonnes pour nous vendre du nucléaire et faire la promotion du réacteur nucléaire EPR peut-être pour faire oublier les nombreux problèmes des deux opérations en cours de construction, en Finlande et en France", raille Cécile Duflot.

"Pétrole et atome ne sont pas interchangeables", renchérit Greenpeace dans un communiqué.

Le Premier ministre "et tous ceux qui présentent le nucléaire en réponse à la crise du pétrole ne savent pas que le nucléaire ne produit que de l'électricité. Ou alors, ils se foutent du monde et prennent les Français pour des idiots au lieu de répondre à leurs inquiétudes concernant la flambée du prix du pétrole et leur pouvoir d'achat", déclare Frédéric Marillier, de Greenpeace France.




Au-delà des "tares bien connues de l'atome" que "Sortir du nucléaire" dénonce régulièrement, le porte-parole du réseau, Stéphane Lhomme, insiste de son côté sur la "faillite économique de l'option nucléaire". Le gouvernement "fait fausse route", estime-il, accusant François Fillon de "cécité".

"Le nucléaire n'est pas gratuit, bien au contraire. L'investissement de départ est pharaonique - la France est d'ailleurs très loin d'avoir fini de payer les réacteurs actuellement en service - et la facture 'aval' (démantèlement des installations, déchets radioactifs) s'annonce elle aussi incommensurable. Nos enfants apprécieront", écrit-il dans un communiqué.

Jeudi soir sur France 2, le Premier ministre a déclaré vouloir que "l'énergie nucléaire soit une des réponses principales à la crise du pétrole que l'on connaît".

Laure Bretton

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Super, trois superterres découvertes!

NANTES (France) (AFP) - Trois exoplanètes un peu plus grosses que notre astre, des "super-Terres", ont été décelées par une équipe d'astrophysiciens suisses et français qui ont révélé leur découverte lundi à Nantes (ouest de la France), à l'occasion d'un colloque international.


L'équipe de l'Observatoire de l'Université de Genève (UNIGE) a mis au jour un total de 45 planètes de moins de 30 fois la masse de la Terre, a expliqué Michel Mayor, astronome à Genève et découvreur de la première exoplanète en 1995.

Les trois plus petites ont respectivement 4,2 fois, 6,7 fois et 9,4 fois la masse de la Terre, a-t-il précisé.

Plus de 270 exoplanètes ont déjà été recensées autour d'étoiles, mais elles étaient jusqu'à présent pour la plupart trop grosses, de la taille de Saturne ou de Jupiter, pour être comparables à la Terre.

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